Je suis honorée de servir explore l’apparence insidieuse d’environnements numériques faits pour générer des données utilisateur de manière à profiter de l’utilisateur sans méfiance. Grâce à cette installation mult-media, nous essayons de rendre visibles les conventions implicites qui sont imposées aux utilisateurs tout en étant manipulés pour effectuer du travail non rémunéré. Avec la prolifération de l’Intelligence Artificielle (IA), nous sommes devenus complaisants à offrir bénévolement notre travail par la commercialisation, la vulgarisation et la glamorisation de la technologie grand public qui crée l’illusion de capacité et de pouvoir. Alors que cette technologie moderne présente la façade d’un outil agile, puissant et neutre destiné à servir l’utilisateur, la technologie avec laquelle nous interagissons est toujours intégrée à des valeurs, des traits de caractère et des arrière-plans fictifs pour créer un produit commercialisable avec une personnalité. Il fonctionne moins comme un outil neutre avec des capacités avancées et plus comme un produit intégré avec des motifs opaques opérant derrière une façade non clairement comprise par l’utilisateur. 

Présenté dans un espace de bureau mis en scène, Je suis honoréede servir utilise le langage de la publicité et du design pour ramener les spectateurs dans le temps à la fin du 20ème siècle où il y avait de l’espoir, de l’excitation et la promesse de liberté offerts par les développeurs technologiques. Nous visons à découvrir cette illusion avec Maeve, un assistant d’IA numérique qui fonctionne comme un personnage décousu et distant qui manifeste la réalité discordante de la technologie personnalisée. Les spectateurs sont invités à s’asseoir et à observer l’entrevue entre Maeve et son futur employeur potentiel. Les réponses de Maeve proviennent directement de l’Assistant Google pour étudier de manière critique les valeurs, les traits de caractère, les arrière-plans fictifs ainsi que les questions et réponses que les développeurs y ont intégrées. Cette interaction nous rappelle que le motif du développeur est de créer un produit commercialisable qui convainc les utilisateurs à contribuer volontairement leurs données, les poussant à comprendre la technologie à travers une lentille souvent déformée. Alors que les premières entreprises de technologie informatique vendaient simplement des outils à des utilisateurs en devenir, le rôle de l’utilisateur est devenu plus compliqué avec le passage des entreprises à la vente de l’utilisateur comme produit, récolté à partir d’un océan de données. En faisant référence à la technologie de la fin du 20e siècle, Je suis honoré ede servir oppose notre compréhension vague et dynamique de la relation producteur-consommateur à l’émergence des mégadonnées et de l’IA.

Le projet Je suis honorée de servir a été généreusement soutenu par le Fonds de la Banque Scotia pour l’IA et la société de l’Université d’Ottawa, les facultés d’ingénierie et des arts (uOttawa) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.