Méthodologie derrière Je suis honorée de servir
Pour approfondir la façon dont nous avons créé Je suis honorée de servir, nous expliquons comment nous avons collaboré avec l’intelligence artificielle (IA) et l’intention derrière notre examen critique.
1. Méthodologie
La technologie d’assistant vocal est intégrée dans presque tous les téléphones intelligents aujourd’hui, et s’intègre rapidement dans nos maisons avec les appareils intelligents. Cette technologie offre un nouveau style d’interaction au sens large dans le monde des consommateurs. Comparées à nos interactions avec la technologie à travers la vision et le toucher, nos voix ouvrent une expérience et un processus différents de l’apprentissage. Cette nouvelle interaction soulève des questions sur la sonorité que devrait adoptée cette technologie et ce qu’elle devrait ou ne devrait pas dire. Vivant dans une réalité incorporant la technologie des assistants vocaux, nous avons trouvé des réponses à ces questions sans les interroger explicitement. Ce projet offre une étape vers la compréhension explicite de cette nouvelle technologie grand public et de ses impacts.
Pour comprendre les assistants vocaux, commençons par leur fonctionnement interne. La structure des assistants vocaux s’appuie sur quelques technologies différentes. Tout d’abord, nos mots sont traduits en représentation textuelle en divisant les mots en sons distincts, puis en déterminant statistiquement quel est mot qui a été prononcé en fonction des ensembles de données vocales. Ensuite, la représentation textuelle est comparée à une variété d’autres phrases et règles de grammaire, et alors l’assistant vocal peut déterminer ce qu’est la demande et comment il doit répondre. S’il y a certains mots d’action comme « appeler », « demander » ou « chercher », l’appareil reconnaîtra l’action qu’il prendra.
Aussi simples et logiques que puissent paraître les processus d’un assistant vocal, il y a un tout autre aspect à la création de ces appareils qui est négligé: le développement profond de personnages avec lequel les assistants sont créés. La création, par exemple de l’Assistant Google, implique des écrivains et des équipes créatives qui ont développé des histoires de fond approfondies et ont intégré des traits de caractère sympathiques dans leur assistant vocal. Ils lui ont même développer un historique complet, comme l’école à laquelle le personnage aurait étudié, ses intérêts et les prix qu’il ou elle aurait remportés. À partir de là, ils ont développé des opinions, des traits de caractère, etc., qui aideraient à créer un personnage sympathique avec lequel les consommateurs seraient ravis d’interagir, tout comme la façon dont nous pouvons être engagés et émotionnellement attachés aux personnages fictifs dans les émissions de télévision, les films ou les livres.
Dans le contexte des assistants vocaux, de leurs créations et de leurs fonctions, Je suis honorée de Servir tente de souligner cette rencontre entre la technologie et de la fiction comme tremplin pour l’exploration les assistants vocaux à grande échelle. Cela soulève des questions intéressantes sur ce que nous acceptons comme technologie, si nous nous soucions qu’ils soient développés en tant que personnages de fiction commercialisables, et comment cela change-t-il la façon dont nous interagissons avec la technologie en général.
2. Processus, approche et méthodes (Pourquoi nous avons pris toutes les décisions que nous avons prises)
Notre exploration des assistants vocaux s’est réalisée principalement avec l’Assistant Google. En tant que l’une des technologies d’assistant vocal les plus populaires avec Siri et Alexa, nous avons pu interagir avec une technologie largement utilisée par le public. Cela nous a permis de nous d’explorer une technologie par laquelle un public de masse est convoité de différentes manières. S’engager avec une telle technologie, par opposition à une technologie avec un public plus de niche, offre l’occasion de s’engager de manière plus critique avec les effets et les impacts dans une perspective sociale large.
Non seulement cette technologie populaire est largement utilisée par le public, elle s’inscrit également dans une gamme de produits intéressants pour une entreprise. L’Assistant Google est intégré aux produits Google Home, et est également offert gratuitement sur d’autres appareils. Il est intégré à une large gamme d’appareils en tant qu’application. Cela soulève des questions telles que : quelle est la motivation de d’intégrer ce produit; qu`est-ce que Google gagne en retour en offrant cet assistant à un large public.
Pour étudier cette question de motivation, nous avons examiné davantage les subtilités de la technologie des assistants vocaux et la façon dont ils sont développés. Nous voulions en savoir plus sur les personnalités qui sont développées dans les coulisses par les équipes créatives mentionnées précédemment. De quelles façons l’histoire créative a affecté les interactions de l’assistant avec l’utilisateur et modifie la technologie? Si nous devions savoir quel type de personnalité a été imaginée autour du produit, alors peut-être que nous pourrions arriver à une meilleure compréhension des assistants vocaux comme une technologie adoptée à grande échelle.
Un processus que nous avons développé pour comprendre la personnalité de cet assistant était en interagissant avec l’Assistant Google pour en déduire une compréhension de la personnalité avec laquelle il aurait pu être construit, tout en s’engageant avec les effets possibles de ce fond de personnalité. Nous avons abordé cette question en posant à l’Assistant Google des questions similaires à celles que vous pourriez poser à un nouvel ami. Nous voulions « apprendre à connaître » l’assistant personnel et comprendre ses antécédents, la personnalité qui lui a été donnée et la façon dont il réagit au monde à travers ses « expériences » intégrées. Poser des questions telles que « qu’est-ce qui vous met en colère » et « quelle est votre plus grande peur » a renvoyé des réponses scénarisées qui montraient le caractère amical et la légèreté d’esprit de l’assistant. Cependant, nous avons rapidement réalisé à quel point le simple fait de poser des questions comme celle-ci était limitatif. L’assistant n’a pas été conçu pour entretenir de longues conversations sur les sentiments, mais simplement agir comme un assistant avec une attitude excentrique.
Au fur et à mesure que nous développions des questions et que nous passions par un processus de questions-réponses avec l’assistant, nous avons conclus que pour exposer les caractéristiques sous-jacentes de l’assistant virtuel, il serait plus efficace de créer un dialogue qui pourrait mettre en évidence sa personnalité tout en mettant en lumière ses capacités, ou ses limites, en tant que technologie. Pour ce faire, nous avons créé une situation hypothétique d’entretien avec l’assistant virtuel pour un emploi d’assistant. Nous lui avons posé des questions sur son expérience de travail, ses compétences, ses faiblesses, etc. Ces questions ont fonctionné comme un moyen de simuler une situation réelle qui pourrait être comparée et contrastée avec la nature discordante de la technologie utilisée en remplacement d’un assistant humain. Il nous a donné une toile de fond pour travailler et découvrir des réponses qui exposent qui l’assistant virtuel tente d’imiter, comment il fonctionne, quelles sont ses capacités et incapacités.
En développant un script sous la forme d’un entretien et en créant une image de marque autour de l’assistant vocal, nous avons pu commenter non seulement la technologie concrète qui est offerte dans la société, mais aussi les technologues, ou spécialistes du marketing, derrière eux. Cela nous a permis d’axer la question plus spécifiquement sur les créateurs de technologie: ceux qui ont le capital et le pouvoir de produire quelque chose qui peut être introduit dans un marché de masse.
Le projet Je suis honorée de servir a été généreusement soutenu par le Fonds de la Banque Scotia pour l’IA et la société de l’Université d’Ottawa, les facultés d’ingénierie et des arts (uOttawa) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.